Soutenance de thèse de Thibault Romany
Doctorant au sein du Laboratoire de sociologie urbaine de l’Institut d’architecture de la Faculté de l'environnement naturel, architectural et construit de l’EPFL et membre du rhizome, Thibault Romany a soutenu sa thèse “ Lieu hologrammatique, un concept et une méthodologie complexe de mesure de l’organisation spatiale des réalités sociales ” le 29 avril 2020.
Résumé
« Nous vivons à l'époque de l'infinie variété des spatialités, des métriques et des échelles. Nous vivons à l'époque de l'espace complexe. » (Lévy & Lussault, 2003, p.20)
L’urbain est un phénomène complexe dont l’exploration demeure un enjeu scientifique majeur. Faire le choix de la complexité afin de renouveler nos capacités de compréhension et d’action sur et avec l’urbain n’a rien de trivial. La pensée complexe développée par Edgar Morin est aussi élégante qu’insaisissable. Les sciences sociales de l’espace développées par Jacques Lévy et Michel Lussault ont contribué au renouvellement de la place de l’espace pour comprendre l’habité. L’objectif de la présente thèse est d’articuler ces deux approches constructivistes, afin d’atteindre un plus haut niveau de synthèse concernant la compréhension et la mesure de la construction sociale de l’espace habité. Cette recherche se développe en trois parties :
- Le défi épistémologique : comment entrer en matière avec un problème complexe ?
- Le défi théorique : comment rendre compte de la construction sociale de l’espace afin de mesurer une substance urbaine ?
- Le défi méthodologique : comment établir une mesure de cette substance ?
À partir de réflexions sur la mesure de l’urbanité, je propose une généralisation à celle de la spatialisation des réalités sociales. Par la traduction des notions de métrique, d’échelle et de lieu, le travail de l’auteur aboutit à la proposition d’un concept et d’une méthodologie indisciplinaire de mesure de la spatialisation des réalités sociales : le lieu hologrammatique.
La thèse défendue est qu’une telle conceptualisation nous permet d’identifier les limites des lieux, leurs émergences. Cette identification a posteriori permet l’établissement non pas d’un indicateur, mais d’une mesure de la spatialisation des réalités sociales.
Cette recherche permet de contribuer au renouvellement des méthodes d’analyse de l’urbain vers l’établissement d’une méthodologie complexe afin de rendre imaginable un urbanisme relatif et relationnel.