Balade géographique

Balade géographique : traverser la ville, se laisser traverser par la ville.

L’expérience géographique est souvent silencieuse et nous traversons régulièrement les espaces sans vraiment les regarder.

Faire de la géographie une expérience sensible, c’est le but de l’atelier que Sandra Olivier et Marie-Aurélie Gaigne ont animé lors des rencontres internationales de la classe dehors qui se sont tenues à Marseille du 14 au 17 mai. Que ce soit lors de temps de classe, d’ateliers périscolaires ou à l’occasion de formations d’enseignants, apprendre dehors c’est une expérience de soi et de l’autre, et de soi parmi les autres.

La balade géographique a pour objectifs de permettre aux participants de prendre le temps d’observer leurs lieux de vie ou d’en découvrir d’autres, et de mettre en lumière leurs rapports singuliers à l’espace. Il s’agit donc de les conduire à prendre conscience de leur condition d’habitants. Le concept d’Habiter est en effet aujourd’hui au cœur de la géographie universitaire et de la géographie scolaire. Il implique de prendre en compte les pratiques des lieux mais aussi les représentations et les discours qui les accompagnent.

L’atelier s’est déroulé en deux temps :

  • Une phase d’exploration d’un espace urbain conduisant à caractériser celui-ci par ses différents éléments tout en étant à l’écoute de ses sens et de ce à quoi les lieux peuvent renvoyer pour chacun (souvenir, autre lieu, émotion, curiosité, envie, questionnement...)

  • Une phase de groupe visant à réaliser une carte sensible qui synthétise le parcours.


Par la suite, les échanges sont généralement très riches. Ils portent autant sur la forme des cartes que sur les éléments répertoriés et ceux auxquels ils ont pu renvoyer (les liens cognitifs ou émotionnels, conscients ou inconscients, que nous établissons entre l’expérience présente d’un lieu et l’expérience passée, potentielle ou imaginaire, d’un ou plusieurs autres lieux).

Une dizaine de participants se sont prêtés à l’exercice. Ils ont déambulé dans le quartier du Parc du 26ème centenaire à Marseille, portés par leurs sens et la ville. La phase de création a favorisé les échanges et la prise de conscience des liens entretenus avec les lieux lorsque nous les traversons.

Emilie Gallardo